Matthew Chambers amorce en 1993 sa pratique de la céramique auprès de Philip Wood pendant sept ans, dans le village de Somerset. Il complète cette première expérience du travail de la terre à la Bath School of Art puis au Royal College of Art à Londres de 2002 à 2004.
Dès la fin de ses études, Chambers intègre une résidence sur l'Ile de Wight où il installe le studio dans lequel il travaille jusqu'à présent. Matthew Chambers tourne essentiellement le grès qu'il façonne au tour de potier. Au préalable, il chamotte sa terre puis y ajoute des oxydes pour apporter tons et couleurs, assemble ensuite les éléments tournés afin de créer une sculpture résolument abstraite aux rythmes répétitifs. Ses oeuvres relèvent de l'expérimentation, sans dessin préparatoire : Chambers laisse la forme guider son geste sur le tour, dans un process et un mouvement spontané qui nourrit les formes suivantes. C'est sa passion pour les techniques de la céramique et une influence prépondérante des mouvements constructiviste et de l'Art Optique, qui entraînent Matthew Chambers dans des développements qui lui sont propres. L'artiste crée des oeuvres qui mêlent différents langages artistiques, aux frontières entre les arts décoratifs et le design.
Les couleurs qui forment sa palette font référence à celles issues du mouvement Arts & Crafts, avec l'utilisation de tons neutres comme les verts, les bleus et les oranges traités en pastel, les beiges, marrons et rouges qui s'inspirent de la nature. Les titres de ses oeuvres Revolution Blue, Deep Twit, Weave, Crossover font écho au tour de potier. Le mouvement devient fil conducteur et ces sculptures de formes circulaires à l'intérieur concave et convexe attirent le regard vers des points de fuite inattendus formant de véritables trompe-l'oeil. Mouvements Modernes représente Matthew Chambers en France. Deux expositions lui ont déjà été consacrées en novembre 2012 ainsi qu'en octobre 2016.