La galerie Mouvements Modernes fondée en 2002 par Pierre Staudenmeyer, était présente lors de la première édition de Design Miami Basel en 2006 en l’Eglise Sainte Elizabeth. 
Ce psychanaliste du design, défricheur, pionnier, visionnaire, devenu le symbole des années 1980 et 1990 dont il a tant défendu la création a su imposer le nom de Néotù, galerie qu’il co-fonda en 1984 avec Gérard Dalmon, comme référence de ces années si riches et éclectiques de créations sans pour autant se limiter à ne présenter que du mobilier comme le disait Chantale Hamaide. Pour les 20 ans de la galerie, celle qui était déjà sa collaboratrice en 2006 et qui lui succéda en 2008, Sophie Mainier-Jullerot revient à Bâle avec cette même volonté et liberté d’établir des ponts entre les différentes disciplines : design historique, design contemporain.

En 2006, ils proposaient ensemble un dialogue autour du design : des luminaires de Gino Sarfatti, une bibliothèque PI de Martin Szekely, collection qui marqua les débuts de Néotù, et la console Arc en ciel de Garouste & Bonetti face au design tout en hommage de la Bibliothèque Charlotte des Frères Bouroullec.

Cette année, nous retrouvons les pièces historiques des designers tout aussi iconiques de la période Néotù : Martin Szekely et son guéridon Pi ainsi qu’un incroyable lit, commande spéciale d’octobre 1984, au dessin et à la rigueur implacable qui marqua le début de la collaboration entre ces deux hommes qui ont un temps partagé leur génie.  Une paire de l’embématique chaise Bar- bare du fantasque duo Garouste & Bonetti qui aménagèrent le mythique club parisien de cette époque, Le Palace; Et un rarissime cabinet en terre cuite et métal noirci signé Elizabeth Garouste pour Néotù datant de 1986 dit cabinet Rhinocéros, le préféré de Pierre Staudenmeyer.

Ces pièces historiques se confronteront aux lignes contemporaines des créations du designer Tim Leclabart qui a assimilié tout autant les Arts Décoratifs français que brésiliens.  Avec ces éditions exclusives pour la foire, une table et chaise Constellation en chêne massif et pierre de lave, le des- igner nous propose une réflexion sur le paradoxe entre le renouveau de la conquête spatiale et le sauvetage de la Terre. Cet ensemble sera complété de deux sculptures lumineuses composées d’un jeu de modules en résine nous offrant une nouvelle lecture de cette forme chère à de nom- breux designers, le totem.

Les Arts du feu si chers au fondateur de la galerie seront à l’honneur avec les oeuvres en verre d’une technicité telle que l’on ne sait si le verre est à l’état solide ou liquide tant l’artiste, Nadège Desgenétez, fait corps avec son matériau. Une céramique de la série Espèces née de la très belle collaboration entre Morgane Tschiember et John M.  Armleder si significatif de leurs oeuvres res- pectives avec les cordages des shibaris de Morgane et les coulures de la série iconique des pein- tures du proche du mouvement Fluxus et fondateur du collectif Ecart.

La puissance poétique des matériaux témoins (terre, sable, végétaux...) que  Daniela Busarello, ar- chitecte paysagiste de formation pose avec tant de délicatesse et de force sur une gaze liera tous ces élements pour conduire le visiteur à se questionner sur la richesse créative des designers d’aujourd’hui.