Pour célébrer le 20e anniversaire de la foire et en réponse au thème The Blue Sky thinking proposé par Glenn Adamson, la galerie Mouvements Modernes, pour sa première participation, invitera le public à explorer au-delà des limites conventionnelles, des formes établies et des horizons préconçus.

Profitant du hasard des éléments juxtaposés, développant une courbe, améliorant une ligne, Pucci de Rossi a magnifié le vernaculaire et donné naissance au rêve d'un designer : « des sculptures à vivre ». Nous présente- rons un bureau unique et exceptionnel, dans lequel se concentre toute l'imagination et la poésie du designer. Une pièce unique datant de 1988, qui fut le premier bureau d'un célèbre chirurgien plasticien parisien. Ce premier propriétaire l'a acheté directement à l'atelier de l'artiste, marquant ainsi le début d'une amitié entre les deux personnages et le début d'une collection. Il s'agit d'un bureau de forme libre avec une lampe intégrée, accompagné d'une chaise roulante et de deux fauteuils de réception. Toute la joie, l'espièglerie, l'aspect sculptural et théâtral du mobilier de Pucci sont réunis dans cet ensemble. Réalisé en métal, bois, PVC, plexiglasetverregravé,cebureauestunparfaitexempledutourdeforce quecesculpteurdesignerde génie qui se jouait de tous les codes des Arts décoratifs a réussi. Aussi ludique que soit le concept, le temps lui a donné une belle patine et l'aspect d'un bureau présidentiel.

Le côté surréaliste que dégage cet historique et sculptural bureau de Pucci vient dialoguer avec la céramique de Léontine Furcy. Son travail à la plaque de la chamotte, lui permet de se jouer du matériau et de créer une sculpture murale fait de symbole comme un langage que chaque Regardeur peut s'approrprier.

Les Totems infinis du designer Tim Leclabart, Rising Talent récompensé par Philippe Stark en 2023, dont l'un des sièges a été récemment acquis par le Mobilier National, offriront un aperçu d'un paysage imaginaire. Cette forêtcolorée, enboisetrésine illumineralestand. Pourrendrehommageàlacouleurdeseaux,ducieletde certaines des façades Arts Déco de Miami, une version inédite avec une résine turquoise sera présentée. Éteintes ce sont des sculptures, clin d'œil à la Colonne sans fin de Brancusi, qui nous guident vers le ciel. Éclairées, elles deviennent des sculptures lumineuses, la résine diffusant doucement la lumière, invitant à la réflexion sur sa propre transparence.

Nadège Desgenétez souhaite explorer la manière dont le monde naturel peut être expérimenté et ressenti avec et par le corps. Glenn Adamson décrit ainsi son travail : «Il serait difficile de ne pas surestimer ma surprise et mon étonnement lors de ma découverte du travail de Nadège Desgenétez, [qui] combine la création de formes sensuelles avec une recherche approfondie de l’iconographie de la femme. Elle utilise d’une façon impres- sionnante la matérialité propre du verre pour un effet suggestif. Ses sculptures reflètent la lumière lorsqu’elles sont polies, mais avec le sablage cette lumière est capturée, intériorisée, créant ainsi l’impression de divers états d’esprit, extravertis et introvertis, et tout autant d’états contrastés du corps, subjectif et objectivé. C’est un travail fascinant et sophistiqué.»

Un autre travail du verre sera présenté sur le stand, celui de l'artiste multi-formes Morgane Tschiember. Honey Honey est issue du verre liquide, un liquide amorphe comme le miel. Le point de fusion du verre est le même que celui du miel. et ces deux matières partagent le même processus de cristallisation. Morgane offre au visi- teur la beauté figée des matériaux.

À travers leurs oeuvres, ces cinq artistes jouent sur les illusions des matériaux, leur réemploi, l'alternance des lignes et des courbes, l'illusion des reflets. Ces meubles et ces sculptures établiront un lien entre notre quotidien, notre expérience passée et un rêve futuriste et surréaliste, nous transportant vers le bleu des cieux, vers l'infini.