Du 17 au 25 octobre 2020, pendant la semaine de la Fiac, Mouvements Modernes aura le plaisir de présenter le travail de Jeremy Maxwell Wintrebert. Débutée à l’automne 2019, cette nouvelle collaboration entre le souffleur de verre et la galerie se révèlera dans un espace de 600 m2 avec une verrière en structure Eiffel au coeur du Marais, rue Commines.

Jeremy Maxwell Wintrebert (né à Paris en 1980 où il vit et travaille) est un artisan créateur franco-américain qui perfectionne depuis plus de vingt ans les techniques du verre soufflé à la bouche et à main levée qu’il a acquises au cours d’un apprentissage cosmopolite entre les États-Unis et l’Europe de 1998 à 2007. Cette année-là, il s’installe en France où il alterne entre travail en ateliers et participations à des résidences, à des workshops et à des conférences. C’est en 2015, au sein d’un quartier historique de l’artisanat d’excellence parisien, qu’il ouvre son atelier dans lequel il produit l’ensemble de ses créations. Le parcours poétique de Jeremy est marqué par une recherche fondamentale, celle d’une raison de vivre, d’une force vitale, à partir duquel chacun peut (se) construire, (se) créer. C’est avec la matière qu’il développe et nourrit sa créativité dans un échange profond et constant.

Jeremy utilise depuis quelques années un langage épuré qui lui permet d’atteindre plus facilement l’expression première de la matière, de dépasser toute forme de subjectivité, et d’en révéler son énergie, sa vie. Donner à voir l’expérience du créateur au spectateur, voilà le désir profond de Jeremy.

L’exposition proposera au visiteur une véritable expérience du travail de sculpture de l’artiste à travers quatre installations d’œuvres monumentales : une invitation à l’immersion dans l’énergie de la matière. Après The beginning, un ensemble de trois œuvres qui nous questionnent sur les sources de l’univers et de la vie, l’exposition Adèle nous fera vivre ou re-vivre l’expérience de la venue au monde, de la découverte de cette première lumière symbole du vivant. Deux Matters composés chacun d’une cinquantaine de cives accueilleront le visiteur. Ces oeuvres subliment le processus de cristallisation de la matière et c’est à travers ce processus que le créateur conserve la mémoire du mouvement, de la vibration de cette dernière. L’accumulation sur plusieurs mètres de ces éléments plongera le regardeur dans une expérience sensible de la lumière. Troublé, animé par cet environnement vibrant, presque fluide, il pourra appréhender alors le vivant dans la matière. L’énergie et le mouvement continuel de la vie s’expérimenteront dans l’œuvre Gravity Ripples. Évoquant le mouvement originel – l’énergie du Big Bang qui continue d’animer et d’organiser un univers en perpétuelle évolution – l’œuvre contient aussi celui du verre, qui oscille entre état liquide et solide, et celui du soufflage. Empreintes de la force centrifuge à laquelle elles ont été confrontées au moment de leur réalisation, les cives conservent la mémoire de leur procédé de fabrication qui repose sur une rotation continue. Dans trois pièces fermées, l’installation Principles est l’expression de ce que pourraient être les lois élémentaires de la formation de notre conscience liée à nos expériences. Traversant les espaces-temps, elle organise notre mémoire vive et nous amène à expérimenter de nouveau la matière.

Dompter l’indomptable, sculpter le liquide, rendre à l’immobile sa mobilité, voilà ce que Jeremy travaille jour après jour. Pour vivre le verre comme lui le fait depuis des années, il nous amène avec cette exposition à expérimenter la matière physiquement et intérieurement.